Mawaran,
chant
Pierre Blanchut,
santur
Florent Rousset,
percussion

Mawaran – Remous
Enfant des tumultes et des chaos, enfant du Liban. Il a pris sa route.
Derrière lui : des ruines, Beyrouth dégradée, défigurée en camps obscurs, en souterrains honteux. Ville monde où s’éteint l’âge d’or d’un orient souillé.
Devant : la mer, son horizon étale, rien, le futur. Exil. Et le long du chemin, des instantanés, des débordements de mémoire, concrétions surgies, inscrites dans un modeste carnet. Il a voulu sortir de l’intérieur J’ai compris être fait de sable. Il ne nous voit pas. Exil. La route est sinueuse, la pensée se ressaisit, le chant reprend le ton des anciens, avance, nu. Il franchit des paysages neufs. Il fait sa trace dans le labyrinthe du mâqam. L’énergie – contrainte autrefois – couve sa flamme, elle exulte, maintenant, en transe libératoire. Et la plainte, la jubilation se noie au creux des instruments qui l’accueillent, transforment, projettent, moulins sans prière… Intime conversation, dispute de haut vol, combat de toutes les douceurs, étreinte d’être tout entier dépouillé. Des pas. Le sable s’est estompé, le rideau s’est levé, la musique s’est égouttée et les marcheurs de l’exil, de vallées en vallées, de pays en pays, se sont retrouvés – dévoilés-”

Pierre Blanchut

Une voix libanaise, grave, profonde, celle de Mawaran, formé dans la pure tradition arabo-andalouse du Moyen-Orient. Compositeur, poète, sont art est né dans les souterrains de la guerre. Il a grandi dans l’exil. Entouré d’instruments classiques d’orient, il crée un climat entre méditation et énergie exultante. Son chant se fraie entre ces deux pôles, le chemin du dévoilement de la conscience, il crie l’impatience des corps en une quête libératoire.